Rouillée, tendue et asthmatique... et alors ?

Bon. Parcourir vos cahiers m'a donné envie de m'y mettre moi aussi. Alors voilà. (a)

Je m'étais déjà lancée dans quelques explications concernant mes déboires ici mais je peux faire un petit résumé de la situation pour les fainéants. J'ai monté de mes six à quinze ans de manière assez intensive. S'en est suivi un arrêt brutal jusqu'à mai 2012. Fatal pour ma condition physique et mon niveau équestre. En deux mots, je monte mal. Et comme si ce n'était pas assez, je stresse régulièrement comme une cochon devant le bourreau surtout que je suis un tantinet beaucoup trop perfectionniste. J'ai une peur bleue de l'obstacle et une assiette de cadavre rigidifié. Ceci étant dit, vous devinez que je suis ouverte à tous les conseils et toutes les critiques.

Malgré tout cela, j'ai une grande chance qui me semblait inespérée aux vue de mes moyens financiers : celle d'être tombée sur des gens très gentils qui acceptent que je travaille deux de leurs chevaux (et j'ai des cours particulier une fois par semaine). Pégase, le (grand) poney bien sympathique et joueur de leur fille, et Marquise, la jument à laquelle je me consacre véritablement. Débourrée vers ses 3-4ans, elle n'a pas été travaillée et à peine manipulée depuis. Elle a 13ans aujourd'hui. Cela fait plusieurs mois maintenant qu'on a commencé son redébourrage (du pansage au monté en passant par l'acceptation de la longe, les bases du respect en main et à l'attache etc.) et si ce n'est pas tous les jours une partie de plaisir, je reste très heureuse de travailler avec une jument aussi super que celle-ci. Intelligente et curieuse de tout, elle comprend vite. Elle a beaucoup de sang et est extrêmement sensible et réactive. Elle chauffe pour un rien et est très facilement contrariée. Ceci-dit derrière son caractère bien typé jument (vivent les chaleurs d'ailleurs) sanguine et dominante, elle cache un gros cœur d'or. Sans que je n'ai jamais eu besoin de lever le ton, elle a perdu d'elle-même son côté farouche et sauvageon qu'elle avait avec l'homme (oui parce qu'avec les autres chevaux... ._. elle montre bien qui commande) au box ou main (elle mordait, faisait des bonds, shootait, poussait,...) et montre bien qu'elle est heureuse qu'on s'occupe d'elle désormais. Je me souviendrais d'ailleurs de la toute première fois où je l'ai brossée ; trois heures de pansage (il y avait du travail). Je ne l'ai jamais eu aussi calme que ce soir là. Elle était aux anges, complètement détendue. Et pourtant c'était en box, avec son voisin qu'elle passe son temps à agresser quand elle y est. Bref, bref. Donc voilà en quelques mots la miss. En ce moment je rencontre quelques difficultés avec ses défenses. Le mors (simple) en caoutchouc l'a un peu apaisée mais ce n'est pas encore totalement ça. La martingale quant à elle j'ai un peu l'impression qu'elle ne change strictement rien, si ce n'est qu'elle la frustre quand elle ne peut pas lever la tête comme elle le désire et que du coup, elle chauffe encore plus. Enfin on verra il est trop tôt pour que je me fasse un avis.

Hier, avec le beau soleil, je l'ai eu relativement calme (comparé à d'habitude j'entends, et pourtant elle est en chaleur), du coup j'ai tenté les barres au sol en étant sur son dos. Au pas tranquille. Au trot elle chauffe pas mal mais après avoir essayé plusieurs fois de tout franchir au galop, elle a finalement compris le truc (même si je trouve qu'elle allonge encore beaucoup). D'ailleurs elle adore et retourne dessus dans sa détente. ♪ Je lui ai par la suite laissé le plaisir de se faire un petit galop (dans le calme donc j'ai beaucoup félicité). Et pour la fin, deux-trois pas de déplacements latéraux -une première pour toutes les deux- de chaque côté (on a commencé ça vendredi, très très peu chaque fois évidemment pour ne pas la blaser). Et bah j'étais sur le cul. Déjà vendredi elle avait eu l'air de raffoler. D'un côté, on était carrément étonnés, j'ai à peine esquissé une demande qu'elle l'a fait bien proprement. Puis alors hier... du même côté, je lui demande et HOP ! Elle a commencé à chauffer dés que j'ai placé mes aides donc elle levait les jambes à la manière du trot et là-dessus, elle a superbement effectué le déplacement sur presque 3/4 de la longueur ! Sur la selle, on aurait dit qu'elle dansait (moi qui aurait été satisfaite de deux petits pas vulgaires, j'en croyais pas mon fessier). De l'autre côté elle a plus de mal, elle m'a fait deux pas mais ça a été moult récompenses aussi quand même, surtout après le premier. Du coup petit tour balade puis je l'ai laissée bien tranquille là-dessus. Je l'ai laissée se rouler dans la poussière et retour au pré avec son copain ! Bref que du bonheur, moi je vous le dis.

Mais aujourd'hui, rebelote à la case départ d'avant le miracle du mors en caoutchouc. J'espère que c'était du au temps orageux mais elle était limite intenable à nouveau (moins pire quand même qu'avant mais bon). J'ai laissé ma sœur monter dessus d’abord (elle est plus calme en début qu'en fin de séance)... bah j'ai cru qu'elle ne l'arrêterait jamais. ._. Elle n'a pas réussi à la tenir au pas ne serait-ce qu'une longueur. Très stressant à regarder. Je l'ai longée un peu avec ma sœur dessus du coup jusqu'à ce qu'elle se calme, ça a été assez vite en fait. Je l'ai laissée faire un peu de galop, toujours en longe. Réflexe de ma frangine : "AH mais c'est quoi ce galop super bizarre ?!! On dirait qu'elle reste les fesses en l'air c'est complètement saccadé !". Bon. Moi qui croyais que c'était moi et mes crispations le problème... peut-être pas entièrement en fin de compte. Bref. Après je monte dessus et... une jument super calme ? Pas net. Pourtant si. Je la fais même trotter, sans trop comprendre. Mais après la détente, voilà que madame se réveille et me tente de me faire comprendre qu'il est temps de bien galoper. Je commence à avoir du mal à la tenir calmement au pas (reculés intempestifs, "trots/galops vitesse pas", chiacanne par ci et par là). Bon. Tant pis elle n'aura pas droit à son galop finalement. Je m’efforce de la garder au calme mais plus ça va, plus ça devient difficile. je lui accorde un peu de trot puis retour au pas pour finir sur ce qui devait être "deux minutes de déplacements latéraux". Sauf que madame avait décidé d'enclencher le mode "je chauffe". J'ai eu beaucoup de mal à la garder au pas. Les premiers déplacements ça a été assez vite obtenu même si encore une fois c'était au trot et non au pas mais après j'ai galéré. :/ Impossible de l'avoir calme or je ne voulais pas de quelque chose de précipité comme juste avant. Puis d'un autre côté la tempête approchait donc je stressais donc je l'énervais inconsciemment et mon instinct de survie me commandait de bâcler quand ma raison me disait de rester calme. Bref le foutoir dans ma tête mais du coup dans la sienne aussi. Finalement j'ai abandonné l'idée de lui faire ma demande le long d'un mur comme me l'a appris mon moniteur car elle s'énervait de plus en plus (je crois que mes demandes étaient de moins en moins précises) pour le faire dans un doublé. Je respire grandement pour me reprendre et déstresser (oui je suis de nature excessivement anxieuse), je commence mon doublé. Et POUF ! Magie. Elle m'a fait deux petits pas assez calmes. C'est pas grand chose mais j'étais super contente qu'elle comprenne enfin donc j'arrête directement ma demande et séance gros câlins avant le retour au pré (rassurée de ne pas avoir eu l'orage quand j'avais mes fesses dessus).

En tous cas j'espère vraiment que c'est l'orage (ou mon manque de sûreté) qui la rendait si bizarre sur la fin et pas le signal d'un "bah en fait le changement de mors n'avait rien à voir à mon problème, il faisait juste trop chaud pour que je m'excite sérieusement". :/ Sinon pour que vous puissiez un peu l'admirer, voici une photo de ma grosse chérie cet hiver, au début de la reprise du travail. (désolée pour la qualité, c'est issu d'une vidéo) :



Depuis elle a beaucoup grossi du bide (qu'on ne voit pas mais bon), vive le pré.
Désolée pour le roman au fait !

NB : oui mes séances sont toujours brouillonnes. /PAN/ Il faudrait que je me fixe de véritables plannings pour éviter de vouloir tout faire en même temps (et du coup je fais 30minutes de détente pépère au pas, 10minutes de travail -j'exagère un peu mais certains jours... -).

LittleFox : haha oui c'est un fait, j'en suis persuadée également pour mon anxiété. J'essaye de m'en débarrasser mais c'est difficile. D'un côté il y a ma nature anxieuse, comme Manon, mon côté trop perfectionniste qui se concentre pour trop bien faire (et qui du coup mécanise stupidement) puis aussi le fait que la jument reste assez imprévisible dans ses réactions, ce qui n'est pas pour me laisser me détendre. Mais c'est bien agaçant puisque ça affecte non seulement mes demandes et le comportement de la jument... mais également ma position qui devient toute raide et trop "mécanisée", ce qui est plutôt embêtant. Avec le poney je suis détendue à 200%, j'espère que ça viendra doucement avec elle aussi. Pour le travail de la confiance, c'est pour cela que j'aimerais me mettre au travail à pieds. Il faut juste au préalable que je prenne le temps de faire des recherches car, comme je le disais à Colombe, je n'y connais absolument rien. Et je ne peux pas compter sur ma mère parce qu'elle a eu l'air de trouver ça idiot quand je lui en ai parlé ("mais c'est pas un chien, c'est un cheval !"). /PAN/
Sinon... tu as eu du courage pour tout lire ! Et merci pour elle. Elle a beaucoup d'allure c'est un fait (même si elle grossi. ).

yayayoyo : oui ça doit vraiment être ça alors. Surtout qu'elle est très sensible et réceptive en général (bon moins que ton cheval de toute évidence !). Sinon quand je parle de détente, j'ai employé le mauvais terme en fait. Comme je la longe avant, je ne l'échauffe pas beaucoup avant de monter dessus (genre deux-trois tours de pas juste pour tester sa calme-attitude) sauf hier car on ne l'avait pas longée. En fait quand je parle de détente, je faisais allusion au pas rênes longues pépère entre les exercices. En général ça la calme, c'est sans doute pour cela qu'inconsciemment je les fais anormalement longue, ces pauses. Ceci-dit tu as peut-être raison ; elle s'ennuie et quand je reprends les rênes, elle me montre qu'elle veut passer à autre chose que le pas. Au départ j'avais choisi de primer le pas pour essayer de lui apprendre à se poser mais si ça se trouve, c'était une très mauvaise idée. x) Parce que c'est vrai qu'elle aime beaucoup les nouvelles choses et que la routine a l'air de l'agacer. Enfin maintenant quand je suis au pas avec les rênes reprises, je lui demande de se mettre en main et comme madame aime lever la tête, ça peut être ça qui la frustre également. Mais je vais tester ton conseil aujourd'hui. C'est ce que je faisais au tout début et elle était plus détendue.

Pour les barres au sol, elle étaient au final déjà tellement proches (à peine 1m-90cm) que je me voyais mal les rapprocher encore. Je pourrais encore ? Ton idée des séries est parfaite puisqu'elle en profite pour prendre le galop aux deux dernières notamment, malheureusement la piste est trop étroite et surtout, il n'y a pas de matériel en suffisance. J'ai juste trouvé 5 poteaux potables (il y a quelques barres d'obstacle mais elles font 4m, je ne sais même pas comment je pourrais les attraper sans qu'elles m'assomment). ._. Bon je peux essayer de me dépatouiller pour trouver autre chose mais je en promets rien pour le coup.

Manon : ah bah pour le coup, on se comprend alors. Quoique l'allergie aux chevaux doit tout de même avoir un côté pire que l'asthme parce que même à pieds, tu as surement le nez qui chatouille, les yeux qui pleurent etc. Tu dois vraiment être handicapée par ça. ._. Mais bon, heureusement ça ne nous empêche pas totalement de vivre la passion, même si comme tu dis, ce n'est pas toujours évident.

Je me sens moins seule du coup pour le stress (ou plutôt l'anxiété dans mon cas). (a) Enfin je n'en suis pas au point de m'évanouir non plus personnellement. Quoi qu'il en soit c'est vrai que dans le monde des chevaux on a tendance à oublier un peu tout ce qui nous effraie (outre dans l'immédiat la peur de mal tomber par exemple ou de mal faire quelque chose mais bon), c'est assez reposant. Pour le saut... si ce n'était que ça haha. J'ai tellement peur de sauter et de mal tomber ou même du refus brusque que je deviens blanche comme une morte et que je tremble comme une feuille. A mon club qui est en Belgique (j'y retourne ces vacances *_*), je n'ose sauter qu'avec deux chevaux (quand je parle de saut c'est dés 60cm, 30cm ça va je survis quand même) et une moins que l'autre (pourtant contrairement au hongre -à un cours seulement où il était bien nerveux- la jument ne m'a jamais fait de mauvais coups). Déjà j'ai du mal à rester en suspension si je ne tiens pas la crinière du cheval (il ne faut donc pas qu'il baisse brusquement la tête sinon je suis dans la mouise), à cause de la crispation surement. Mais en plus, j'ai le super réflexe de la mort qui tue : dés l’abord, je ne peux pas m'empêcher de me crisper totalement et de... fermer les yeux. *sors*. Mais je comprends que tu puisses aimer haha. Et c'est vrai que quand tu dépasses ta peur, après coup tu peux être fière !